Saturday, 5 April 2014

Nouveaux délits 48: avril-mai-juin 2014


La liseuse échappée

Nouveaux délits 48
Avril-Mai-Juin 2014  

Éclosion presque tardive pour ce numéro de printemps,  pour cause de grand remue-ménage. C’est la vie comme on dit, avec ses accidents, ses dégringolades, mais on ne peut qu’aller de l’avant vu que la marche arrière n’existe pas… Et tant mieux, notre temps est trop court, même si « le temps des hommes est de l’éternité pliée » (Cocteau). Pas grand-chose à dire du coup, mais des mots vous en avez plein la revue déjà et l’Amour demeure, quoiqu’il arrive, tel le ciel derrière les nuages. 

CG 





Chacun contient en lui des galaxies de rêves et de fantasmes, des élans inassouvis de désirs et d'amours, des abîmes de malheur, des immensités d'indifférence glacée, des embrasements d'astre en feu, des déferlements de haine, des égarements débiles, des éclairs de lucidité, des orages déments....
Edgar Morin  

 in Les sept savoirs nécessaires à l'éducation du futur


AU SOMMAIRE 

Délit de poésie : Élisa Parre, Cécile Coulon, Hamid Tibouchi, Rodrigue Lavallé 

Délit de vagabondage : Sylvère Moulanier (Québec) 

Délits d’(in)citations au renouvellement des pensées, c’est le printemps !

Bulletin de complicité toujours frais et dispo au fond en sortant.

La liseuse enchantée
 Illustratrice : Cathy Garcia

Gribouglypheuse, elle s’adonne à l’art vénal = œuvres à vendre :

 Le génie n'est que le chant du rouge-gorge
à l'aube d'un printemps indolent.

Khalil Gibran 

Douce musique, si douce, mais la berceuse ricoche, crible le cœur.
La folie est à quelques cellules à peine, trois fois rien.
Le refuge du placard est vain.
Traquée, détraquée. Ça me hurle.

Ma lèvre tremble, le ciel est tombé en cataracte de verre. En granit fracassé à la mer.
Tant de pêcheurs encombrent la rive et le soleil veut sa part de crème géologique.
Je glisse, toboggan, vers l’abime entraperçu sous la couture des océans.
(…)
Patience, mon âme. Tu veux fendre muselière, je te parle sagaie, flèche, rasoir.
Obscure arborescence dissimulée dans le filet.
Je flotte dans le corps, bascule les câbles. Étrange toupie, coque scindée.
Déroulée la houle, découpée la coupe, démolis les mots.
Nous cumulons les éternités comme un enfant empile ses cubes.

Mais dans le chiffon de l’univers, la mort serait-elle un trou de ver ?


Fugitive de Cathy Garcia, maintenant disponible chez Cardère éditeur

Illustrations originales de l’auteur, 64 pages, 12 €

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